Chapitre 7 : Savoir s’ouvrir

Le groupe d’enquêteurs suit le L7 avec impatience pour découvrir sa base secrète. Après une petite heure de trajet sur l’autoroute pour aller à Big Blue, ils se garent devant le magasin de Elec puis descendent tous de leurs machines, sauf le L7 qui va la garer dans sa base en passant par le fameux passage qu’il dévoile au reste du groupe. Une fois la machine posée dans le garage de la base, Louis sort du cockpit.

Louis – Bienvenue chez moi, les amis.

Jules – Woua, c’est incroyable ! Une maison souterraine avec un garage super équipé ! Regardez là, toute une variété d’outils super bien rangés ; y a même du matériel de soin de haut niveau. Pas étonnant que tu n’ailles jamais à l’hôpital ! Et là, une cuisine avec des bras robotiques, trop cool ! Et là, un établi sur lequel tu construis… un robot ?

Louis – Oui, j’essaye de reproduire Terrako, de « Hyrule Warrior – l’ère du fléau ». C’est pour me faire un petit compagnon mécanique, tu vois.

Jules (fasciné) – Et ta machine qui rentre dans ce garage est posée sur… un simulateur…

Louis – Mon ami Jules, je te présente le modèle le plus robuste, le plus cher et le plus performant des simulateurs F-zéro sur le marché : le F-GX. 2003-25-07. Z.

Rafael – Ah oui, le F-GX ! Et tout ça dans ta base ?

Alicia – Rafael rêve d’essayer ce modèle.

Louis – Et pour finir, il y a aussi ma chambre. Avec accès à une petite salle de bain, grosse télé HD en face de mon lit avec des jeux vidéo… Je pense qu’avec tout ça, on peut déjà s’amuser. Et surtout, il y a ces deux armoires qui contiennent à elles deux six lits superposés. Ce ne sont pas les lits les plus confortables, mais au moins, tout le monde pourra dormir ici.

Joy – Super endroit ! Si seulement ma maison était pareille… C’est sympa de nous révéler cet endroit ; je passerais bien la nuit ici, si vous avez la même envie.

Louis – Ça me ferait même très plaisir que vous restiez. Vous pouvez vous installer à peu près comme vous voulez, mais moi, il faut que j’aille faire une petite course pour mon sponsor, donc je vais m’absenter. Mei-lin, tu veux bien venir avec moi ?

Mei-lin – Moi ? Euh… Oui, bien sûr.

Louis – Merci. Oh, et si comme moi vous êtes amateurs de jeux Nintendo, vous devriez trouver votre bonheur dans les jeux que je possède, il y en a au moins 90.

Puis il laisse tout ce petit monde dans sa base et part avec Mei-lin acheter des vis, des plaques de métal et autres pièces de fabrication.

Louis – C’est gentil de m’avoir accompagné, j’aurais eu un peu de mal à transporter tout ça tout seul.

Mei-lin – T’inquiète, ce n’est rien.

Louis – Eh, Théo, je t’apporte quelque chose qui va te plaire !

Théo – Aah, la pièce qu’il me fallait. On va enfin pouvoir réparer la foreuse, ça fait trois jours qu’elle est inutilisable.

Mère de Théo – THÉO, LE DÎNER EST PRÊT, ALORS VIENT ET ON NE TE LE RÉPÈTERA PAS !

Théo – TU VEUX BIEN ME LAISSER 2 MINUTES, JE DOIS FINIR UN TRUC ! Désolé, j’habite toujours chez mes parents pour économiser.

Louis – Et c’est ton père qui vient de t’appeler ?

Théo – Si elle se laisse pousser la moustache, oui.

Puis le L7 laisse son collègue arranger ça et en profite pour emmener Mei-lin voir les alentours. Ils passent notamment voir les belles plages de sable qui se trouvent à proximité du quartier et qui donnent vue sur des bâtiments construits au large de Big Blue. Avant de rentrer à la base, Louis doit passer à un endroit un peu à l’écart de la zone urbaine. Mei-lin se retrouve dans un endroit rempli de ce qui semble être des pierres tombales.

Mei-lin – Où est-ce qu’on est, là ?

Louis – Le cimetière de Big Blue. Ça fait un moment que je ne suis pas venu ici.

Il s’approche d’une de ces pierres, située près d’un arbre.

Louis – Celle-là, c’est la tombe de ma mère.

Mei-lin – Ah bon ?

Louis – Oui, c’est vrai que je ne vous ai jamais beaucoup parlé de moi ; je n’ai jamais trouvé l’occasion. Mais maintenant qu’on est là, j’en profite pour vous présenter.

Mei-lin – Nous présenter ?

Le L7 se tient face à la tombe et pose son genou par terre.

Louis – Maman, ça faisait longtemps. Désolé d’être moins venu ces derniers temps, j’ai eu quelques perturbations. Mais il s’en est passé, des choses, depuis la dernière fois ! J’ai affronté d’autres criminels, et surtout, j’ai réussi à me dévoiler un peu plus. Et voici… Mei-lin, un de mes nouveaux partenaires. Je suis sûr qu’elle vous plaira. J’ignore quelles surprises la vie nous réserve et quelles sont les éventuelles épreuves qui nous attendent, alors j’espère que vous veillerez sur nous, toi et papa.

Mei-lin – Oh, L7…

Puis il baisse la tête en fermant les yeux et le poing sur son cœur pendant un petit instant. Mei-lin le fait aussi, dans le doute. Puis il se relève et se tourne face à elle.

Louis – Bon, on rentre à la base, maintenant ?

Mei-lin – Oui.

Chapitre 8 : L’image que l’on donne n’est pas toujours la bonne

Le soir, le groupe d’amis est invité au bar de Raisin Sec pour fêter les 10 ans de l’entreprise et de son jus de raisin. Il y a même un karaoké dans lequel le L7 peut passer beaucoup de temps. Mei-lin est assise devant le tenancier qui lui sert à elle et tous ses amis une petite tournée de jus de raisin payée par Louis. Patrick s’assoit à côté d’elle.

Patrick – C’est le L7 qui vous a ramenés ici ?

Mei-lin – Oui. On peut dire qu’il a enfin décidé de se dévoiler, lui qui agit toujours dans le secret, d’habitude.

Patrick – Vous n’imaginez pas la chance que vous avez d’avoir sa confiance. Louis est un chasseur de primes assez fermé et timide, qui a beaucoup de mal à se trouver une place dans ce monde qu’il déteste. Il n’a jamais cessé de se donner du mal pour aider et protéger les autres sans accorder d’importance à lui-même. Il ne cesse de se répéter qu’il n’a aucune raison de se soucier de lui. Il n’y a qu’à le voir chaque fois qu’il sort d’un combat, il finit toujours couvert de bleus et de brûlures, ou encore taché de rouge par des blessures dont il se soucie à peine.

Mei-lin – Nous ne l’avons pourtant jamais vu sous cet angle. Il dégage toujours une image positivement normale, pour un pilote F-zéro. Avec mon groupe, on s’est souvent demandé comment se fait-il qu’il soit aussi mystérieux, malgré sa popularité.

Patrick – Eh bien, ça se résume en un mot : communication. Faire partie des meilleurs pilotes de la course ne fait pas non-plus de lui un champion toutes catégories. Avec les années, j’ai bien remarqué qu’il ne laissait que très peu d’indices sur sa vraie personnalité. Tu as vu la tombe de sa mère, non ? Rien que ça, ça prouve qu’il a eu une enfance difficile ; les leçons ont été dures à apprendre pour lui.  Et désormais, que ce soit en course, dans son boulot de chasseur de primes ou n’importe où ailleurs, il fait tout son possible pour qu’on ne voie pas de lui le dépressif généreux faible qu’il a toujours été et qui n’est pas arrivé où il en est par hasard.

Mei-lin – Eh ben, je n’aurais jamais pensé ça de lui. Je n’ose même pas imaginer à quel point le monde doit être égoïste à ses yeux. Pourtant, là par exemple, il juste en train de chanter au karaoké sans dégager aucune émotion, tout à l’air d’aller.

Patrick – Exact, et c’est ça qui a tendance à nous tromper. Mais quand on s’intéresse un petit peu à ce qu’il chante, on peut se rendre compte qu’il choisit rarement ses chansons au hasard. Ecoute ça, par exemple…

L’attention des deux se porte sur la chanson.

Louis (chant) – Comme une étoile poquée dans la nuit
Je m’accroche à mon ciel et je survis
Moi qui aurais tant besoin d’une amie
Dans l’immensité de mon ennui
Comme tout l’monde, je cherche la même chose
Un peu d’amour sur mes ecchymoses
En attendant, j’tourne en rond dans la nuit
Aux alentours du Pizza Galaxie…

Et en effet, il semble vouloir faire comprendre quelque chose de façon énigmatique au travers de la musique.

Patrick – « Pizza Galaxie », qu’elle s’appelle, créée par les cow-boys fringants. C’est une jolie chanson, malgré la tristesse de ce qu’elle raconte.

Mei se sent légèrement transformée quand elle sort de sa discussion avec le père adoptif du pilote sur lequel elle enquête depuis des années. Le soir venu, Louis rentre dans sa base avec la simple idée de dormir, et cette dernière est allongée sur la droite du lit au centre de la chambre, celui dans lequel il dort d’habitude.

Louis – Oh, pardon, je te réveille ?

Mei-lin – Non, pas du tout.

Louis – Euh… je t’ai vue discuter avec Patrick, tout à l’heure. Vous aviez l’air intéressés par votre conversation, et ça me fait plaisir. Tout va bien ?

Mei-lin – Ben, j’ai cru comprendre que la vie était difficile de ton côté, malgré ce qu’on pourrait croire.

Louis – Oui, en effet, c’est un sujet duquel je discute beaucoup avec Patrick. Mais ce que j’ai vécu dans le passé appartient au passé, et aujourd’hui les choses se sont grandement améliorées ; alors, je veux profiter de l’instant présent. Mais c’est gentil de t’inquiéter pour ça.

Alourdi par la fatigue, il s’allonge à son tour à gauche du lit.

Louis – Il faut qu’on se repose : la prochaine course aura lieu dans deux jours, ici, à Big Blue.

Mei-lin – Tu veux que je sorte de ce lit ? C’est quand même le tien.

Louis – Bah, ce lit est assez grand pour deux, alors tu peux rester si tu en a envie ; mais tu fais comme tu veux.

Les deux se mettent alors dos à dos, et après plusieurs minutes, se laissent emporter par le sommeil dans la noirceur de la pièce. Après plusieurs années à tous courir sur le même circuit à chaque course, le L7 a enfin réussi à trouver un moyen de se rapprocher de ceux qu’il désire comme amis depuis tout ce temps. Pourtant, tout n’est pas encore réglé : il y a notamment toujours des criminels en liberté qui continuent de multiplier les attaques à travers la galaxie entière. Et bien sûr, nous ne savons peut-être pas encore tout du L7 ; notamment le nombre de possibilités que lui apporte ce pouvoir qui reste bien mystérieux. Quant à la course suivante, elle a lieu à Big Blue comme prévu sans aucun problème particulier, et c’est encore une victoire sans surprise du Lightning 7. F-zéro, cette compétition qui accompagne toutes ses aventures, comme le fil de l’histoire, ne s’arrêteront pas de sitôt.

Chapitre 1 : Greens Plants

Greens Plants est une réserve de forêt abritant parmi les arbres les plus grands et épais qui soient sur Terre. C’est une immense région où il est interdit d’abattre le moindre tronc, laissant à la nature la possibilité de construire un paysage forestier verdoyant de feuillages, des sols de terre recouverts d’herbe et de buissons par endroit. Cette région a été choisie par la population américaine pour pouvoir conserver un maximum de nature dans ce monde futuriste (ce qui rassure un petit peu, parce qu’au moins, dans le futur, il y aura encore des arbres).

Mais c’est aussi un paysage supplémentaire pour une course F-zéro. C’est pourquoi un espace a été conçu pour qu’un circuit F-zéro puisse être construit entre les arbres au milieu de ce paysage naturel, et c’est ici que la course actuelle est organisée. Celle-ci a déjà commencé, et les concurrents viennent d’avoir accès aux boosts. Le circuit contient une grosse portion de lignes droites avec peu de virages serrés. Parmi les concurrents en tête, on a le White speed qui excelle dans les lignes droites, le Thunder Wolf, la machine de Yacin, un autre participant, sans oublier le Lightning 7 qui n’est jamais très loin. Au moment d’obtenir les boosts, Jules se donne à fond pour prendre un maximum de vitesse. Et quelle vitesse ! Il passe 12ème à 1er en seulement quelques secondes. Mais à force d’aller aussi vite, Jules s’emballe.

Jules – Ha ha ! Alors, bande de losers, qu’est-ce que vous dites de ça ?!

Mais il s’aperçoit trop tard qu’il y a un seul virage peu négociable sur ce circuit. Malheureusement pour lui, la vitesse accumulée combinée à sa mauvaise tenue de course l’empêche de bien tourner, et il se prend la barrière. Ralenti par ce petit incident, il se fait dépasser par quatre adversaires, dont le Lightning 7 et surtout le Raptor Boost. Ces derniers se disputent la 1ère place pendant le dernier tour, avant que le Thunder Wolf vienne leurs voler la vedette. En fait, il n’y a pas grand-chose à dire sur cette course ; la fin se déroule sans événement particulier. C’est finalement le White Speed qui arrive en 1ère place. Jules se réjouit pour sa victoire sans savoir ce qui l’attend. De son côté, le L7 est arrivé juste derrière lui.

Chapitre 2 : Comportement étrange

Après l’arrivée et le tour supplémentaire pour garer les machines F-zéro, c’est la fameuse cérémonie de remise du prix pour le vainqueur. Les trois premiers du classement sont invités à monter sur le podium, le temps qu’une miss F-zéro remette à Jules sa récompense. Quand celle-ci approche, tout semble aller pour le mieux… sauf que la jeune femme n’est pas familière de cette cérémonie. Louis la regarde depuis sa droite avec doute. Il constate soudain que, sous son bouquet de fleurs avec la récompense, elle cache un blaster qu’elle pointe en direction de Jules, qui ne remarque rien. Elle s’apprête à tirer avec un air innocent mais confiant qui n’empêche pas le L7 de deviner son intention.

Louis – JULES, ATTENTION !

Le L7 se jette alors entre lui et la femme sous les yeux surpris de tout le monde. Également surprise, la jeune femme se dépêche donc de tirer pour que Jules soit atteint. Manque de bol, au moment du tir, Louis tente de dévier son bras pour qu’elle rate son coup et se prend le rayon dans l’épaule gauche. Blessé par le tir, il tombe par terre avec la main sur son épaule ensanglantée. Le public n’apprécie pas de voir ça.

Spectateur – C’est une tentative de meurtre ! Arrêtez cette femme !

Celle-ci sent les problèmes et tente de s’enfuir. Elle dévale l’escalier qui descend jusqu’en bas des gradins et renverse les policiers qui tentent de l’arrêter. C’est Mei-lin, une fois toute en bas, qui l’interrompt dans sa course armée d’un taser en lui envoyant une décharge électrique. Celle-ci tremble en criant de douleur puis tombe sur le sol, évanouie.

Mei-lin – Eh ben, les décharges électriques sont toujours aussi efficaces !

La jeune femme est alors ramassée pour être emmenée au commissariat de Mute City. Jules n’en revient toujours pas de ce qui vient de se passer, mais quelque chose d’autre attire l’attention.

Spectateur – Où est Louis ? Où est le L7 ?!

En effet, pendant cet incident, le L7 s’est barré. Tout le monde se met alors à le chercher, jusqu’à ce que Rafael le voie se diriger péniblement vers sa machine F-zéro. Il se précipite pour l’interpeler.

Rafael – Louis ! Tu t’es pris un rayon de plasma, ta blessure doit être sérieuse ! Il faut que tu ailles à l’hôpital !

Louis – Ne t’inquiète pas pour moi, ça va aller, j’ai connu pire.

Il monte alors dans le Lightning 7 sans écouter son camarade de course et s’apprête à partir sans rien dire de plus.

Rafael – L7, attend !

Trop tard, le Lightning 7 démarre et se dirige assez vite vers la sortie du circuit. Tous ceux qui ont assisté à ça n’ont certainement rien compris.

Rafael – Si si, je vous jure ! Il s’est barré sans même se soucier de quoi que ce soit !

Jules – Qu’est-ce qu’il y a de si étrange ? Genre, c’est le L7, quoi ; il a toujours été comme ça. Même si j’avoue qu’un rayon de plasma, ça a dût lui faire mal.

Rafael – Il dit que non, mais ça se voit qu’il a une grave blessure à l’épaule.

Mei-lin – Comment peux-tu t’inquiéter pour lui après Sand Ocean ? Et puis, tu l’as vu survivre aux conditions extrêmes d’une machine F-zéro à pleine vitesse.

Jules – Ça reste un humain. Crois-moi, j’ai déjà pris un rayon de plasma en pleine côte, alors perso, je le remercie de m’avoir évité de devoir refaire l’expérience une nouvelle fois.

Alicia – À propos de vitesse, on n’a toujours pas réussi à comprendre d’où vient ce fameux Thunder Fire, vous savez, le gros boost du Lightning 7 totalement abusé.

Rafael – Ça, on n’en sait rien. Nous n’avons aucune idée de comment ça fonctionne.

Mei-lin – Attends, souviens-toi ; quand il l’a utilisé sur Sand Ocean, l’Astro Sonic a réagi. On peut peut-être trouver une piste en allant chercher par-là !

Rafael – T’as raison, on devrait faire ça. Rendez-vous au F-zéro Casino pour le découvrir.

Chapitre 3 : L’intérieur d’une machine F-zéro

Mei-lin, Alicia et Joy sont arrivées au F-zéro Casino et se dirigent tranquillement vers le lieu de rendez-vous. Pourquoi à Casino Palace ? Parce que la prochaine course aura lieu à Aéropolis le lendemain et sera un peu spéciale.

Alicia – Alors, Mei, est-ce que t’es prête pour la grande course de demain ?

Mei-lin – À fond, oui ! C’est quand même 10 millions de dollars qui attendent le vainqueur.

Joy – Mais je ne comprends pas bien pourquoi il n’y aura que trois participants. Pourquoi moi je peux pas participer, par exemple ?

Alicia – Tu as oublié le grand-prix Laps200 ? Ce jour-là, Mei est arrivé première, mais à égalité avec le White Speed et le Lightning 7, une égalité totale. Alors pour pouvoir les départager, F-zéro avait déjà prévu cette course le soir même.

Mei-lin – Et en vrai, une course de seulement trois coureurs, ça nous change de d’habitude. Ça parait pas, dit comme ça, mais réduire le nombre de participants peut complètement changer la vision de la course. Ah ! Voilà les garçons, on va pouvoir examiner l’Astro Sonic de l’intérieur.

Le groupe d’amis est dans le parking souterrain du F-zéro Casino. Lorsque les filles arrivent, Rafael et Jules sont déjà en train de farfouiller et d’examiner en globalité le moteur de l’Astro Sonic et ont placé l’ordinateur de Rafael juste à côté pour afficher une version scannée de la machine aux rayons X pour ne pas devoir démonter entièrement la machine.

Jules – Dans l’ensemble, cette voiture a l’air à peu près similaire aux autres engins comme elle, mais ce genre de système est tellement complexe que j’y comprends pas grand-chose. Heureusement qu’on a un mécanicien dans l’équipe !

Rafael – Oui, et c’est bien, car il y a pas mal de choses à dire.

Tout le monde regarde l’ordinateur sur lequel Rafael manipule le modèle 3D de la machine sur l’écran pour illustrer ses explications.

Rafael – Quand on sait comment marche une machine F-zéro en général, il est déjà plus simple de différencier le fonctionnement d’une machine à une autre, et la mienne n’a pas l’air spéciale à première vue. Alors déjà, elle est équipéd du fameux système G-diffuseur, un système électrique magnétique placé sous le ventre de la machine qui repousse les objets gros et solides : c’est ça qui permet à nos voitures de léviter au-dessus du sol dès qu’elles sont activées. Enfin, du moment qu’elles ne sont pas trop hautes, où au-dessus de l’eau, car la distance de poussée du système est limitée et ne repousse pas les liquides. Ensuite, ici on a le système d’énergie réparatrice : c’est la base même du fonctionnement de l’énergie qu’on perd en prenant des coups dans la carrosserie. Celle-ci est stocké dans ce système qui la dépense pour réparer la machine tout seul.

Joy – Donc, si je comprends bien, quand l’énergie est à zéro, la machine ne peut pas se réparer, et c’est pour ça qu’elle disloque au moindre choc, c’est ça ?

Rafael – Oui, et si les boosts retirent de l’énergie, c’est parce que leur puissance endommage la machine, et il a un jour fallu installer une fonction qui désactive le booster dès que l’énergie est à zéro, sinon elle exploserait directement. Après ça, il y a les réacteurs alimentés par le moteur qui fonctionne grâce à l’énergie centri-solaire, extraite de notre soleil par une station de recherche sur vénus. Cette énergie est pratique car, comme le noyau du soleil, elle récupère une partie de sa puissance pour se réalimenter, comme si elle était sa propre source d’énergie. Et un jour, avec l’aide des extraterrestres, on a appris à l’exploiter, notamment pour créer ce moteur qui peut marcher sans alimentation du moment que le système est entretenu de temps à autre. Ah, et aussi, tant qu’à faire, la coque de métal qui sert de carrosserie est toujours en acier solaire, et surtout en une seule pièce autour du cockpit pour des raisons de sécurité du pilote. Mais tout ça se trouve aussi dans les autres machines, rien de bien spécial.

Jules – Je pense avoir une piste : regardez ici.

Jules désigne du doigt une pièce ronde que Rafael n’a pas désignée pendant ses explications.

Jules – Le jour où on a essayé de piller… euh, je veux dire, d’examiner le Lightning 7, j’avais remarqué une boule métallique de ce genre ; et comme par hasard, je n’en ai jamais trouvé d’autre dans ma machine, ni dans une autre que dans la tienne.

Mei-lin – C’est peut-être la clef de notre mystère ! Tu es un génie !

Rafael – Tu exagères, un simple mécano. Surtout que je ne suis pas sûr que cette pièce serve exactement à ce que l’on pense.

Joy – T’es jamais sûr de rien, de toute façon. Tiens, regarde, j’ai réussi à l’extraire de ta machine.

Alicia – Qu’est-ce que c’est que ce truc ? On dirait une grosse pokéball grise avec de la lumière sur ses motifs.

Mei-lin – Ça ressemble plutôt à un Reactor Might ! Et si c’en était un ? Non, ce n’est pas possible, les Reactors Might  sont une légende, ils n’ont jamais existé !

Joy – Je pense que ça fait déjà beaucoup de questionnement pour une seule soirée. Il vaut mieux qu’on fasse une pause pour la nuit. Demain, la journée sera spéciale, donc épuisante.

Mei-lin – T’as raison. Mais nous avons fait un pas essentiel, nous savons ce que nous ne savions pas encore : l’enquête sur le L7 fait enfin un bon en avant ! À présent, si vous le permettez, je vais aller dans ma chambre d’hôtel et probablement aller dormir ; je vous conseille d’en faire autant.

Après un tout petit peu de rangement, tout le monde se rend finalement dans sa chambre d’hôtel et reprend des forces pour demain. On ne sait jamais quelle surprise le L7 nous réserve…

Chapitre 4 : Les intentions avant le départ

En parlant du L7, celui-ci est arrivé à Aéropolis dès la matinée. Il profite d’être sur le circuit pour discuter avec les pilotes qui lui font encore confiance au niveau de sa générosité. Pour l’instant, c’est avec Yacin qu’il est en conversation.

Louis – Ce circuit est énorme. La piste est large, et la plupart des virages sont plutôt simples à négocier.

Yacin – Note qu’il y a une section en surface de glace ; tu devrais pouvoir les dominer, t’es un expert en dérapage.

Louis – Le dérapage du Lightning 7 ne marche pas comme déraper sur de la glace, mais si je gère bien, ça devrait pouvoir le faire.

Yacin – Et ton épaule, ça va ?

Louis – Oh, t’inquiète, j’ai l’habitude d’être blessé comme ça. C’est le risque du métier de chasseur de primes : on ne sort jamais complètement indemne de nos combats, mais pour la sécurité des autres, ça en vaut la peine.

Yacin – J’ai tout de même cru comprendre que ça ne va pas très bien entre toi et le groupe de Mei-lin, en ce moment. J’espère que ce n’est que temporaire ! Enfin, je dis ça pour toi.

Louis – C’est gentil de t’inquiéter pour moi, Yacin, mais je ne vais pas pouvoir arranger ça de sitôt. Quand la course sera terminée, j’aurai une affaire importante à régler. Et si j’échoue, ça risque de me coûter gros.

Sur la piste, derrière la ligne de départ, c’est un spectacle différent de d’habitude qui a lieu : seules trois voitures sont présentes, et si certains pilotes profitent de cette course spéciale pour aller voir leur famille ou leurs proches, la plupart viennent en tant que spectateurs. Joy, Rafael et Alicia sont assis côte à côte à proximité du stand de Louis où Théo et Patrick sont prêts à communiquer avec le L7 par radio. Le départ approche ; Jules et Mei-lin se dirigent vers leurs machines F-zéro. Mais avant le départ, le L7 regarde Mei-lin avec hésitation, puis se dirige vers elle en passant devant le White Speed qui se trouve entre le Raptor Boost et le Lightning 7. Mais lorsqu’il lui adresse la parole, celle-ci l’interrompt de façon directe et blessante.

Mei-lin – Si tu crois que je suis d’humeur à discuter avec toi après Sand Ocean, garde seulement en tête que si tu as besoin de notre aide, tu peux aller te faire f*utre !

Louis – Mais…

Mei-lin – Non, n’insiste pas. Et si c’est pour que te faire pardonner, nous n’accepterons pas tes excuses ! Alors retourne dans ta machine sans équilibrage, et attend le départ de la course, qu’on en finisse…

Louis – Je voulais juste te dire au revoir.

Surprise par cette interruption Mei-lin se calme direct. Elle ne comprend pas du tout ce qu’il veut dire par là.

Mei-lin – Quoi ?

Louis – Quand la course sera terminée, peu importe le gagnant des 10 millions de dollars, je ne resterai pas. J’ai une nouvelle affaire de chasseur de primes qui m’attend, et cette fois, je risque de ne pas revenir.

Mei-lin – Attends, tu as déjà survécu à des choses dont personne ne peut se sortir comme ça.

Louis – Avant de partir, je tenais quand même à te dire quelque chose. Je n’aurais jamais cru dire ça un jour, mais c’est peut-être ma dernière chance.

Mei-lin – Comment ça ? Qu’est-ce que tu as à me dire ?

Commentateurs – À tous les concurrents : lancez votre moteur !

Louis – J’aurais voulu avoir plus de temps…

Mei-lin attend juste ce que le L7 a de si important à lui dire ; c’est quand même la première fois qu’il s’apprête à se dévoiler. Mais le White Speed démarre son moteur.

Louis – Je…

Mei n’entend pas la suite de la phrase, car la machine de Jules fait tellement de bruit qu’elle couvre complètement la voix de Louis. En plus, le commentateur commence à presser.

Commentateurs – Les retardataires sont priés de rejoindre leur machine F-zéro !

Louis – Il faut que j’y aille, maintenant. Bonne chance !

Mei-lin – Attends, L7, reviens, j’ai rien compris !

Commentateurs – Je le répète, les retardataires sont priés de rejoindre leur machine F-zéro !

Mei-lin saute alors dans le Raptor Boost et démarre. Louis démarre le Lightning 7 et Patrick l’appelle par radio.

Patrick(radio) – L7, ça va ?

Louis – Pas trop, Patrick. Mei-lin n’a pas entendu ce que je lui ai dit.

Patrick – Tu penses pouvoir arranger ça ?

Louis – Non, c’est trop tard. Je pense qu’elle ne le saura jamais.

Chapitre 5 : Encore un accident

Les commentateurs réexpliquent rapidement les règles avant de commencer la course.

Commentateurs – Bien ! Maintenant que les trois concurrents sont prêts, on va pouvoir commencer. Durant cette course, il faudra accomplir cinq tours au lieu de trois, et les concurrents auront accès aux boosts dès le premier tour. Les choses sérieuses vont pouvoir commencer direct ! Allez, l’écran du top départ fait son apparition ; voyons qui sera le grand gagnant des 10 millions de dollars du grand-prix Laps200 !

Les trois pilotes s’accrochent à leurs commandes, prêts à démarrer. Avec les boosts dès le départ, tout devrait aller très vite direct. 3… 2… 1… GO !

Commentateurs – Et c’est parti pour cinq tours de combat acharné à grande vitesse !

En effet, dès que les voitures peuvent avancer, Louis utilise un boost direct pour faire une accélération instantanée. De toute façon, il y a deux virages inclinés avec des plaques d’énergie sur les côtés extérieurs. La piste continue en faisant des passages la tête en bas ou sur les côtés grâce à l’antigravité. Il vient ensuite une section où les trois concurrents doivent partir dans les airs pour atterrir sur des morceaux de route plusieurs fois de suite. La piste continue, large et sans barrière, avec la section de sol en glace dont parlait Yacin. Le L7 se débrouille plutôt bien dessus avant de passer à la suite de la piste où l’on retrouve des barrières, et on arrive un peu plus loin vers une longue pente descendante assez raide avant de tourner pour rejoindre l’arrivée.

Joy – Il faut encore faire quatre tours ?

Rafael – Je pense qu’on n’est pas au bout de nos surprises.

Dans la première moitié du second tour, Jules s’approche du Lightning 7 de façon menaçante.

Jules – Alors, L7, tu ne comptes pas me laisser la récompense ? Qu’est-ce que tu dis de ça ?

Et PAF, il le percute et l’envoie contre la barrière pour lui faire perdre de la vitesse. Il tente ensuite de rattraper le Raptor Boost qui semble pour l’instant dominer la course. Et ça continue comme ça jusqu’au troisième tour où le L7 est sur le point de rattraper son retard. Jules est bien déterminé à ne pas le laisser gagner.

Jules – Qu’est-ce que je t’ai dit ? Tiens, prends ça !

Il tente de le frapper à nouveau, mais cette fois, le Lightning 7 esquive l’attaque, et le White Speed se précipite contre le mur. Louis prend la corde pour dépasser le Raptor Boost, mais Jules leur fonce dessus avec un boost combiné avec une attaque tournoyante. Le White Speed et le Raptor Boost sont alors déstabilisés, et le Lightning 7 est envoyé par-dessus la barrière et sort de la piste au niveau de la grande pente.

Roy – Jules et Mei-lin perdent le contrôle !

Daraen – Le Lightning 7 sort de la piste, je crois que Louis n’est plus dans la course !

Mais ça, c’est bien mal connaitre le Lightning et ses capacités : sa forme d’avion de chasse et sa grande vitesse lui permettent de planer légèrement, et comme la piste est en pente, il parvient à rejoindre la suite du circuit par les airs. Une fois en bas de la pente, il atterrit sur la barrière et dérape dessus pendant quelques secondes en faisant des étincelles avant de revenir sur la piste juste derrière le White Speed.

Commentateurs – Il s’en sort ! Il est revenu sur la piste ! Incroyable, quelle performance ! C’est la première fois que je vois un spectacle aussi grandiose, le public s’affole complètement !

Dans les gradins, tout le monde se lève, s’agite et crie ultra fort. Même Rafael, Alicia et Joy sont impressionnés par cet exploit. La course prend vraiment des tournures improbables. Malheureusement, le pire reste à venir… La course continue avec acharnement jusqu’au cinquième tour qui va déterminer qui sera le vainqueur des 10 millions de dollars du grand-prix Laps200. Forcément, quand on se rapproche de la fin, les joueurs sont de plus en plus acharnés. Les trois repassent toutes les portions de la course jusqu’à arriver à la légère pente ascendante qui mène à la grande pente descendante, où tout à coup, il se passe ça :

Théo(radio) – Tes adversaires se montrent coriaces. Il va falloir que tu donnes le meilleur de toi-même !

Louis – Je vais devoir abuser du boost.

Cette stratégie devrait fonctionner… Enfin du moins, c’est ce que Louis pense avant d’arriver avant la pente descendante où, à cause d’un boost mal placé, il finit dans les airs, et suite à une perte de contrôle, il menace involontairement de s’écraser sur le Raptor Boost. À ce moment-là, il pourrait s’en sortir en lui atterrissant dessus, mais ça devrait endommager sa machine et gravement blesser Mei-lin, qui risque même de ne pas y survivre, ce que le L7 ne souhaite pas. Alors, dans la panique, il utilise un boost alors qu’il n’a presque plus d’énergie. Cette dernière tombe à zéro et le Lightning 7 atterrit sur la piste avec trop de vitesse et d’instabilité, suite à quoi il percute la barrière.

Sans énergie, le moteur lâche dans une énorme secousse. La machine jaune part en vrille en l’air au-dessus de la pente. Tout le monde sombre dans un silence total. Les spectateurs et même le groupe de Mei-lin sont choqués. Le Lightning 7 est endommagé en l’air, de la fumée s’échappe du moteur, et certaines vis et petites pièces commencent à se détacher. Il s’écrase une première fois sur la piste dans un violent choc qui endommage la machine davantage. Il rebondit encore une fois, deux fois, trois fois, quatre fois… Chaque rebond est violent, la coque se tord et le moteur se fracasse. La machine ralentit lentement à chaque rebond avant de glisser sur le ventre sur une petite centaine de mètres en faisant de grosses étincelles.

Alicia – Oh non !

Une fois la machine à l’arrêt, c’est le silence total : tout le monde est choqué ce qui vient d’arriver. Le Lightning 7 est là, gravement endommagé, et demeure immobile. Le seul qui ne s’en soucie pas, c’est Jules, qui passe la ligne d’arrivée en première place.

Jules – OUAAIS, YOUHOUUUU, J’AI GAGNÉ ! OUAAIS !

Il casse complètement l’ambiance. Heureusement, Louis a survécu : il est un peu choqué, mais il arrive à sortir de sa machine et cherche quelque chose dans le moteur. Il finit par extraire deux objets métalliques ronds et commence à s’éloigner de sa machine. À peine fait-il trois pas que celle-ci explose derrière lui et devient rapidement la proie des flammes. Quand la piste est libérée, le groupe de Mei-lin et les sponsors du L7 se dirigent vers la machine en feu, mais quand ils y arrivent, le L7 a déjà disparu. C’est donc dans l’incompréhension, la tristesse pour certains, que se termine cette course. La victoire de Jules n’est finalement pas aussi glorieuse que voulue, car presque toutes les attentions sont tournées vers cet événement tragique.

Chapitre 6 : Quel espoir pour le L7 ?

Le soir, la nuit tombée, voici la une des journaux : « Accident du L7 sur Aéropolis, il quitte le circuit sans attendre les premiers secours ». Les journalistes se montrent très envahissants envers les pilotes de F-zéro (encore plus que d’habitude) pour les interroger sur la façon dont ils ont vécu ça. Même si tous trouvent quelques petites choses à dire, les interviews se ressemblent presque toutes. Même le groupe de Mei-lin a été interrogé, et ils admettent ne pas avoir très bien vécu ce moment. Ces derniers se voient à la télé. Mei-lin, Alicia et Rafael se rendent au bar de Raisin Sec à Big Blue pour espérer y trouver le L7 ; mais ce dernier, qui pourtant fréquente beaucoup cet endroit, n’est pas présent. Ils en profitent donc pour goûter le fameux jus de raisin qui fait le succès de la petite entreprise. Il y a aussi Théo, qu’ils connaissent déjà, qui s’assoit à côté d’eux.

Théo – Si vous venez pour le L7, je suis désolé de vous dire qu’il ne viendra sûrement pas ce soir ; vous avez choisi le mauvais jour pour ça.

Rafael – La dernière fois que l’un de nous trois l’a vu, il a parlé d’une mission avec le risque qu’il ne revienne pas. Après la course, il s’est sauvé sans prévenir, et désormais nous n’avons plus la moindre idée d’où il se trouve.

Théo – Ah ça, même nous, on sait pas. Le PDG a été interrogé et même lui a déclaré qu’il ne savait pas où il était. Si ce que dit le L7 est vrai, on ne le reverra sans doute jamais.

Au même moment, Yacin entre dans le bar et reconnaît les trois amis.

Yacin – Bonjour ! Je suis Yacin, un pilote de F-zéro proche du L7. Est-ce que vous l’avez vu ?

Alicia – Figure-toi qu’on est venu pour la même raison, mais c’est pas ici qu’il risque de faire son apparition.

Rafael – Jules ne décroche même plus quand je lui téléphone. Et Joy est bloquée à ses occupations pour le moment. Et nous ne savons plus quoi faire.

Mei-lin – Ce jus de raisin est un délice, je me demande ce qu’est leur secret pour le rendre aussi bon.

Théo – Ça, personne ne le sait non plus, justement parce que c’est un secret.

Yacin – Et sinon, avec Louis, comment ça se passe ? Vous vous entendez mieux désormais ?

Alicia – Tu parles ! Il est parti tellement vite qu’on n’a même pas eu le temps de lui adresser la parole. Mei-lin a bien eu une occasion, mais Jules lui a posé problème.

Yacin – Le L7 tient beaucoup à vous, vous savez. Chaque jour, il se donne à fond pour aider toutes les personne en manque d’indépendance ; il se bat jour et nuit contre des criminels dangereux dans le seul but de protéger tous ceux qui lui sont chers. Nous pouvons difficilement voir à quel point ça lui fait de la peine quand ses actes sont critiqués, voire perturbés. Il a l’air d’être un chasseur de primes comme un autre, mais dans le privé, ce n’est qu’un orphelin très généreux qui veut juste trouver sa place parmi nous et qui n’a pas envie de se sentir rejeté, vous comprenez ?

Théo – Yacin a raison : vous devriez trouver un arrangement avec lui. Louis peut être très sympathique quand on le connaît, et si vous arrivez à lui accorder un peu de confiance, je suis sûr que vos problèmes vont s’arranger.

Mei-lin – Merci pour ces excellents conseils, tous les deux ; mais c’est un peu tard pour y penser, maintenant. Il doit être déjà loin à l’heure qu’il est.

Eh bah non : ce que personne ne remarque, c’est que caché derrière le coin d’une fenêtre, une petite paire d’yeux les observe.

Louis – Un jour, peut-être, je serai en mesure de me montrer plus ouvert avec eux. J’espère que tous ces problèmes s’arrangeront entre nous.

Sans se montrer, il se dirige vers une petite ruelle où il a garé un second exemplaire du Lightning 7 tout neuf, prêt à être utilisé.

Louis – Heureusement que les machines de rechange existent ! Je vais pouvoir continuer mon boulot. Il faudra juste que je pense à en faire construire un autre quand j’en aurai les moyens.

Il monte dans son cockpit et démarre la voiture. Puis il regarde devant lui en soupirant.

Louis – J’aurais peut-être préféré qu’elle ait entendu ce que je lui ai dit. Si le Créateur voulait qu’un bruit de moteur m’en empêche, c’est que c’est peut-être mieux ainsi. Allez, commençons notre ronde de nuit.

Puis le Lightning 7 quitte la ruelle et sort de la ville, commençant à chercher d’autres problèmes à résoudre à travers ce vaste pays que sont les États-Unis. Reste qu’on a espoir qu’il parvienne enfin à se faire accepter par ceux qu’il désire tant. Même si ce problème-là n’est pas résolu, il y a peut-être quelque part un endroit où, un jour, loin de cette vie froide comme la glace, un chasseur de primes sans famille et sans amour pourrait trouver sa place.

Personnages principaux (suite)

Yacin : Américain, 21 ans, très bon pilote de Greens Plants. Même si la victoire compte beaucoup pour lui, il se montre généralement accueillant et pacifique. Il est l’un des seuls pilotes de la course à bien s’entendre avec le L7, si ce n’est LE seul, et il peut également compter sur ce dernier en cas de besoin (enfin la plupart du temps).

Patrick : Américain, 44 ans, actuel PDG de Elec et père adoptif du L7. C’était autrefois le meilleur ami de son père quand celui-ci était encore dans la course, et il fait de son mieux pour aider son fils, même si ce n’est pas toujours évident. C’est aussi un bon travailleur qui fait bien attention à ses employés, ce qui fait son succès dans l’entreprise.

Théo : Américain, 23 ans, employé de Elec qui adore faire des blagues. Son rêve était de devenir pilote F-zéro, mais ce rêve a été perturbé par plusieurs facteurs, dont le L7 qu’il adore taquiner pour se venger. Désormais, il excelle dans le domaine de l’eSport, et même le L7 a beaucoup de mal à rivaliser avec lui.

Chapitre 1 : Mission secrète

Sur une planète océanique, en pleine nuit, un agent des services secrets américains envoie un message depuis un endroit caché.

Agent Jean – Ici l’agent Jean, des services secrets américains. J’ai un message urgent pour le L7.

L’agent est en fait sans vrai moyen de communication : il utilise une caméra pour se filmer en train de parler.

Agent Jean – Si vous recevez ce message, L7, venez aussi vite que possible. Ça se présente très très mal… Vous n’en reviendrez pas de ce que j’ai découvert ici ! Je suis sur une plateforme pétrolière abandonnée de la planète Aquatrice. Un grand groupe de criminels s’est réuni pour organiser une éventuelle attaque de course F-zéro. Ils ont réussi à voler un dispositif de machine F-zéro dont les capacités ne seront qu’un avantage pour eux. J’ai été repéré, je ne peux pas bouger pour le moment… J’aurais pu appeler quelqu’un d’autre, mais vous êtes le seul à savoir comment s’y prendre contre ces criminels. Quand vous serez ici, trouvez cette pièce de voiture et détruisez-la. Et faites attention : cet endroit est très dangereux.

Soudain, on entend dans la vidéo des voix venant de plus loin. Jean comprend qu’il ne doit pas rester immobile.

Agent Jean – Je vous passe mes coordonnées. Bonne chance !

Il est 23h30. Un petit bateau navigue au large des océans de la planète Aquatrice. Il n’est pas très grand, mais seules deux personnes sont à bord. Le propriétaire du bateau vérifie les coordonnées de leur emplacement actuel sur son radar. Il finit par interpeler son passager.

Nemo – Eh voilà, Monsieur L7, on y est ! exactement l’endroit où vous m’avez payé pour vous emmener ! je me demande bien pourquoi, d’ailleurs.

Louis – Je cherche un agent secret américain qui a appelé à l’aide.

Nemo – Un agent américain ? Ha ! Je ne connais pas trop d’endroit plus éloigné des États-Unis que ce coin-là !

Louis – C’est pourtant exactement là où je devais venir.

Nemo – Ouais, bah désolé de vous décevoir, mais y a personne ici, à part nous.

Soudain, la sirène d’un autre bateau se fait entendre.

Nemo – Tiens, finalement, nous ne sommes pas seuls, ici.

Louis – Ce sont sûrement les criminels dont l’agent Jean parlait dans son message. Rendez-moi un dernier service : essayez de vous approcher suffisamment de ce bateau pour que je puisse monter dedans en douce.

Nemo – Allez donc vous cacher, je vais voir ce que je peux faire.

Le bateau criminel est suffisamment près pour que l’un d’eux puisse communiquer au parlophone.

Criminel – Qu’est-ce que vous faites là, vous !

Nemo – À votre avis, je suis capitaine de bateau, c’est mon boulot de naviguer !

Criminel – Oui, bon, va jouer ailleurs ! C’est une zone interdite aux navires civils ! Faites demi-tour et retournez d’où vous venez !

Nemo – Ah oui ?! Et qui contrôle cette zone exactement ?!

Le petit bateau criminel sort un canon à missile et vise le sien avec un pointeur laser.

Nemo – C’est bon, ça va, je m’en vais ! Pas la peine de s’énerver !

Le capitaine Nemo commence alors à faire demi-tour ; le bateau criminel aussi. Nemo jette un œil derrière lui en partant et constate que le L7 a réussi à s’accrocher à la coque de l’autre bateau. Il lui parle alors sans l’interpeler pour ne pas le dévoiler.

Nemo – Bon bah, désolé si vous avez encore besoin de moi, mais je crois que je n’irai pas plus loin. Bonne chance, L7…

Et il retourne vers le port le plus proche (c’est vite dit !), laissant le L7 continuer sa mission seul. Le bateau criminel se dirige vers une grande plateforme pétrolière abandonnée qui semble désormais servir, soit de repaire, soit de point de rendez-vous pour des affaires top secrètes. La plateforme pétrolière est maintenue au-dessus de l’eau par de larges piliers de 25 m de haut. Le bateau passe à côté d’un de ces piliers pour aller se faire récupérer par une grue qui lui permettra de monter jusqu’à la plateforme. Avant ça, Louis se laisse tomber à l’eau et nage juste au pilier dont le pied a des rebords émergés. Puis il sort un nouvel équipement qu’il a amené exprès pour cette occasion : un grappin. Ce dernier envoi un crochet pointu ayant un mini propulseur pour augmenter sa portée au maximum. Une fois planté au bord de la plateforme, il active la fonction inverse du grappin pour se faire tirer vers le haut, jusqu’à enfin atteindre le haut de la plateforme.

Louis – Maintenant, il faut que je trouve l’agent Jean.

Louis est perché en haut du bâtiment de la plateforme pétrolière. Il aperçoit alors plein de personnes se réunir autour d’une machine F-zéro qui lui glace le sang : le Black Bull. Il utilise alors une oreillette pour écouter la conversation du gigantesque groupe. Et lorsqu’il parle, il est trop loin pour se faire entendre.

Criminels – Nous avons trouvé ce que nous cherchions dans cette machine.

Goroh – Parfait, nous avons fait du bon travail.

Louis – Le samouraï Goroh ?

Criminel – Les voilà, samouraï Goroh. Vous voulez les voir avant qu’on les remette en place ?

Goroh – Alors c’est à ça que ressemblent les Reactors Might ? Quelle beauté… Avec ça, rien ne pourra nous arrêter. Et quand Black Shadow sera là, il sera content de nous.

Louis – Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Il faut que j’aille voir ça de plus près.

Louis utilise son grappin pour se suspendre à une grue inactive au-dessus du groupe de criminels. Quand il arrête de se balancer, il descend doucement pour s’approcher de ce qu’il veut voir, suspendu de la main gauche ; puis il s’arrête pour ne pas se faire repérer.

Goroh – Remettez-là à sa place, on verra plus tard ce qu’on peut en faire.

Criminel – Eh, Goroh ! On vous apporte ce qu’il reste d’un agent américain ! Et on peut dire qu’il a compris qu’il ne devait pas fourrer son nez là où ça ne le regardait pas !

Goroh – L’agent Jean… du moins, ce qu’il en reste.

Les criminels de samouraï Goroh ouvrent la grosse caisse qu’ils viennent de déposer devant lui. Le spectacle qu’il contient est effrayant : un corps squelettique noirci par le feu avec des vêtements déchirés et tachés de rouge. Le L7 met la main gauche sur sa bouche, il comprend qu’il est arrivé trop tard. Mais surtout, il se rend compte qu’il vient de lâcher son grappin.

Louis – Oh mince… AAAAAAH !

Il tombe alors sur le groupe de criminels qui se précipitent sur lui une fois qu’il s’est relevé. Bien sûr, il a toujours son katana, qu’il utilise pour se tirer de ce pétrin. Mais il a un vrai objectif : débarrasser ces criminels de la machine de Black Shadow. Goroh finit par s’interposer entre lui et la machine.

Goroh – J’aurais dû me douter que le L7 serait dans nos pattes !

Louis – Black Shadow a disparu. Tu crois pouvoir utiliser ses capacités pour devenir plus puissant et reconnu que tout le monde ?

Goroh – Tu n’es pas si bête, quand on y pense.

Louis – C’est hors de question. Je ne te laisserai pas faire !

Les deux s’affrontent sous les yeux des autres criminels qui encouragent au maximum leur chef. Comme vous le savez, le L7 est très adroit avec un sabre, mais Goroh aussi… Certains pensent même qu’il est meilleur que lui. Finalement, après s’être blessés de façon équivalente, Louis parvient à trouver une ouverture et met Goroh en désavantage. Il en profite pour l’assommer avec le manche de son sabre. Terrifiés par ça, tous les criminels partent se cacher.

Louis – Ouf ! Voilà une bonne chose de faite. Désolé, agent Jean, j’annoncerai votre mort à l’état américain. En soi, je peux me faire pardonner en trouvant un moyen de nous débarrasser de cette machine.

Trop occupé à réfléchir, Louis ne voit pas Goroh reprendre connaissance derrière lui. Ce dernier se rapproche de lui discrètement.

Louis – Mais comment je vais pouvoir déplacer un poids pareil… Eurh !

Il ressent soudain une grande douleur dans le ventre… Goroh vient de lui planter sa lame dans le dos. Le bout de la lame dépasse de loin la surface de son ventre, et la lame est tachée de rouge. Goroh se tient derrière lui en tenant son sabre bien planté.

Goroh – N’y vois rien de personnel ; je dois juste m’assurer que tu ne te mêleras plus jamais de nos affaires. Une dernière parole à prononcer ?

Louis (voix faible) – C’est un réflexe, chez les criminels, d’attaquer sans prévenir ?

Goroh – Toujours aussi perspicace. Adieu, L7. Il retire alors la lame de son sabre du dos de Louis. Ce dernier tombe sur le sol, raide mort.